cerveau au travail

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Je pensais à ça l'autre jour. J'étais à un point dans mon travail où je sentais que je m'encroûtais. En bon français, j'avais fait le tour du jardin. À ces moments, on fait un bilan.

Selon l'emploi que j'ai occupé dans une même profession, je m’aperçois que je n'ai pas utilisé les mêmes sections de mon cerveau.

Depuis que j'ai ce nouvel emploi, je sens mon cerveau reprendre du poil de la bête: je me sens moins stupide.

Je veux dire...
Comme infirmière, j'ai besoin d'appliquer des procédures rigides et constantes, quelles que soient les situations. Exemple: un arrêt cardio-respiratoire, une réaction allergique, une douleur intense post-opératoire, un spasme musculaire, une chute dans une chambre, administrer un vaccin, un médicament ou une transfusion sanguine, etc.

À d'autres moments, j'ai besoin de fonctionner constamment avec des zones grises dans le genre "ça dépend" ou "du cas par cas". Par exemple: un aidant épuisé ou déprimé, la douleur chronique comme celle d'une personne atteinte de fibromyalgie, la situation d'une personne atteinte de démence, une personne anxieuse, ...

À d'autres moments, j'ai eu aussi besoin d'utiliser ma capacité d'imaginer un objet en 3 dimensions comme lorsque je faisais un pansement avec mèche (ou: paquetage) ou sur une articulation, régler un problème de stomie qui fuit, ou un problème d'allaitement (oui, oui!).

Il y a aussi des jours mon cerveau "gestionnaire" a pris le relais pour trouver des ressources, du soutien, faire des liens entre les personnes pour en aider d'autres, planifier à l'avance la couverture des services.

Et il y a le cerveau de la communication, de la négociation, de l'enseignement,

Et celui qui écoute, qui fait preuve de soutien et d'empathie.

En fin de compte, le travail de l'infirmière et de l'infirmier demande vraiment une palette d'habiletés. Le plus beau dans tout ça, on peut naviguer de l'un à l'autre, ou tous en même temps, selon le domaine qui nous occupe.

Il y a quelque temps, on lisait bien des choses sur les infirmières et infirmiers... comme ce qu'ils-elles voudraient accomplir pour mieux aider, à la hauteur des attentes, de leurs attentes. Dans mon cas, il manque deux personnes à temps complet avec de l'expérience et des études. Je suis seule pour tout couvrir (au lieu de 4) et, j'avoue que j'ai de l'aide sinon, ça ne fonctionnerait pas.

Je ne suis pas certaine que mes collègues ont toute l'aide dont ils ont besoin ailleurs pour arriver à utiliser toutes ces expertises, et ces capacités cérébrales... non, je n'en suis pas certaine. C'est très malheureux.

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